Selon le rapport établi par la section stambouliote de la Ligue des droits de l'Homme (IHD), depuis l'attentat de Suruç (20 juillet 2015), 2 411 personnes ont été placées en garde à vue, et 269 ont été arrêtées et mises en examen.
Au cours d'une conférence de presse tenue à Istanbul, l'une des responsables de la Ligue, Hulusi Zeybel, a souligné l'inhumanité des conditions faites aux habitants de Cizre (une ville kurde sur le Tigre à la frontière de la Syrie), et qu'il n'est pas possible de rester silencieux à ce propos. « En Turquie, on veut mettre à mort des gens parce qu'ils parlent kurde. Les événements affreux que nous vivons en ce moment doivent interpeller non seulement les mouvements démocratiques, mais aussi les organisations internationales. »
Les assassinats se succèdent tous les jours, le nombre de morts augmente sans cesse depuis le début des affrontements.
D'après les données du centre de coordination de la présidence du conseil datant du 29 juillet, sur 1302 personnes mises en garde à vue, 847 sont sympathisants ou militants du PKK, 137 proches de l'Etat islamique et 77 de mouvements d'extrême-gauche. Depuis cette date le chiffre des gardes à vue est monté à 2 411 et celui des arrestations à 280. La grande majorité sont des membres des partis HDP et DBP (les partis pro-kurdes). 24 jeunes de moins de 18 ans ont été placés en détention.
Lors des opérations de police, 306 personnes ont été arrêtées dont 15 femmes, 4 enfants dont un de 3 ans et un autre de 6 ans ; et un journaliste. 42 personnes ont été blessées et un citoyen de Rojava (le Kurdistan de Syrie) a été tué. 70 personnes placées en détention ont été torturées (dont une femme) et l'un des prisonniers est mort en raison des mauvais traitements.
Par ailleurs, 27 militaires ont été tués, 77 autres sont blessés ; un militaire est porté disparu et un autre est prisonnier.
Parmi les policiers, 23 ont été tués, 77 blessés et l'un d'eux est prisonnier.
On signale au moins un cas de viol.
Dans les prisons, au moins un cas de suicide et et douze décès.
Dans quinze départements, 180 régions ont été déclarées régions de sécurité (OHAL), en particulier Ardahan, Kars, Iğdır, Erzurum, Erzincan, Dersim, Ağrı, Van, Hakkâri, Şırnak, Muş, Bitlis, Amed [Diyarbakır], Batman, Mardin, Urfa, Antep ve Kilis illerini kapsamıştır. Varto, Şemdinli, Dersim, Yüksekova, Çukurca, Silvan, Cizre, Silopi, Nusaybin, Sur, Lice. Il est interdit de sortir sans autorisation.
Dans les départements d' Erzurum, Tokat, Ordu, Mersin et Eskişehir, on a assisté à de nombreux pogroms de Kurdes. La plupart des victimes sont des ouvriers saisonniers.
(http://sendika1.org/2015/09/ihdden-51-gunluk-savasta-hak-ihlalleri-raporu-2-bin-411-kisinin-gozaltina-alindi280-kisi-ise-tutuklandi/)
10 septembre - Cizre a subi la plus terrible opération de police depuis une semaine. Des tirs de grenades et explosifs ont eu lieu provoquant de nombreux blessés qui n'ont pu être amenés à l'hôpital en raison du blocus des forces de sécurité. Le député HDP de Sırnak est sur les lieux, il témoigne de la violence des tirs de la police, et dénonce un massacre.
Dans le quartier Cudi, rue Mezhaba, deux femmes ont été tuées par les tirs de la police, Esref Edim et une petite fille de dix ans dont le père avait été tué lui aussi; c'est en essayant de l'emmener à l'hopîtal que la petite fille a été tuée par un sniper. Trois personnes sont blessées dont un enfant.
La population tente vaille que vaille de soigner les blessés, qui ne peuvent sortir du quartier.
(http://sendika1.org/2015/09/cizrede-6-gunun-en-agir-saldirisi-biri-cocuk-dort-kisi-katledildi/)
Bianet, 10 septembre - Une délégation de députés et responsables du parti HDP projetaient de faire une marche de protestation de Sırnak à Cizre (48 km). Se rendant dans la région, ils ont été arrêtés à Midyat, entre Mardin et Cizre.
Les négociations avec les autorités n'ayant rien donné, une quarantaine de représentants du HDP ont continué leur route à pied vers Cizre (à une centaine de km).
S'approchant d'Idil, à Kartemin, la délégation a été arrêtée une deuxième fois par les militaires, mais ils ont continué. Deux responsables du HDP, le co-président du parti Selahattin Demirtas et trente autre personnes sont parvenus jusqu'à Idil en prenant de petites routes. Ils ont été arrêtés une troisième fois à Idil où ils ont passé la nuit.
Après quatre heures d'attente, ils sont repartis vers 2h30 sur la route de Cizre. Après encore d'autres contrôles et vaines négociations, la délégation a dû revenir en arrière.
(http://bianet.org/bianet/siyaset/167511-cizre-ye-yuruyen-hdp-li-vekiller-idil-cikisinda-ablukaya-alindi)
10 septembre, bianet.org - "Divers groupes", pour "protester contre la mort de soldats et de policiers", ont attaqué hier soir les sièges du parti HDP à Bursa, Kocaeli, İstanbul, Tekirdağ, Muğla et Izmir.
A Istanbul le siège du parti à Atasehir a été attaqué vers 21 heures. Les assaillants ont pénétré dans le bâtiment et depuis le 4e étage ont vidé le mobilier et les ordinateurs dans la rue, avant d'y mettre le feu.
Toujours à Istanbul, un autre groupe a attaqué le siège du quartier de Çekmeköy. Le responsable local du parti n'a pas pu s'en approcher, mais le groupe d'assaillants a été ensuite dispersé par la police.
A Tuzla (Istanbul), une personne a été blessée par balles.
Des faits semblables se sont produits autour du siège HDP à Darıca (Kocaeli), Marmaris (où la police est intervenue, pour une fois, et a arrêté 17 personnes), Tekirdag et à Izmir (quartier de Karabaglar).
(bianet.org/bianet/toplum/167512-alti-ilde-hdp-binalari-saldiriya-ugradi)