Le 7 septembre, l'ONG Brussels Tribunal a décerné son prix à la militante pacifiste Ayse Berktay, emprisonnée depuis octobre 2011.
[Dernières modifications : 21 septembre 2013, 12 h.]
Ayse Berktay. Photo publiée par l'agence ETHA
Au début de la dernière session du procès KCK (9-20 septembre), six accusé(e)s ont été libérés : les journalistes Sadiye Eser (journaliste à Evrensel qui a reçu en janvier 2013 le Freedom of Expression Award) et Ruken Çelik, ainsi que Rıdvan Oğuz, Ramazan Atup, Felat Abik et Vaysi Özdemir. L'audience s'était ouverte le 9 septembre au palais de justice de Çaglayan (Istanbul) et concernait 24 accusés dont 8 étaient détenus. Une partie de la défense s'est déroulée en langue kurde.
Ayse Berktay, militante pacifiste, membre du BDP, écrivaine et traductrice est toujours en prison, où elle est détenue depuis le 7 octobre 2011. Si elle n'est pas libérée à l'issue de cette audience, faudra désormais attendre décembre...
Ayse Berktay, co-fondatrice du Tribunal mondial pour l'Irak (WTI) a reçu tout récemment le prix de l'ONG Brussels Tribunal. Richard Falk, professeur de droit international, rapporteur spécial des nations-Unies pour la Palestine et co-fondateur du Tribunal mondial pour l'Irak est venu à Istanbul le 7 septembre. Son intention était de remettre le prix en mains propres à Ayse Berktay, à la prison de Silivri où se déroulait le procès KCK. Mais le Ministère de la justice ne l'a pas autorisé à faire cette démarche.
Le prix a été remis au frère d'Ayse, Ali Berktay, au cours d'une cérémonie organisée au siège de l'organisation PEN-Turquie, en présence de Hilal Enver, professeur de droit à l’Université de Californie, Tarık Günersel, président de PEN-Turquie, Müge Sökmen, co-fondatrice du WTI, Aysegül Devecioglu, membre de la commission du BDP pour la constitution, et Suat Karantay, ancien secrétaire de PEN-Turquie.
Richard Falk a déclaré : « Le tribunal mondial pour l'Irak a été un pas décisif dans l'évaluation des pratiques politiques, juridiques et morales des Etats. (…) Le travail qu'a réalisé Ayse Berktay doit nous servir d'exemple. » Il a regretté qu'Ayse ne soit pas là pour recevoir son prix et souhaité qu'elle retrouve la liberté à l'issue de l'audience en cours.
Hélas ce ne fut pas le cas. 205 militants politiques et défenseurs des droits de l'homme étaient jugés, dont 97 étaient toujours détenus. La coiur a accordé la liberté à trois d'entre eux, Süreyya Aydın, Derya Göregen et Faruk Tur. Le procureur de Bakırköy a décidé par ailleurs de maintenir à Silivri (80 km d'Istanbul) les détenues de la prison pour femmes de Bakırköy (Istanbul).
Le procès KCK doit reprendre le 1er octobre.
La remise du prix de l'ONG Brussels Tribunal à Ayse Berktay, in absentia, au siège du PEN-Turquie, le 7 septembre 2013
Voir également ce reportage sur Ayse Berktay (en anglais)
Sources:
http://www.bestanuce1.com/haber/59483/bdp-berktayin-odulu-torenle-ailesine-verildi
http://www.etha.com.tr/Haber/2013/09/07/guncel/berktay-odulunun-verilmesine-engel/
http://bianet.org/bianet/insan-haklari/149753-ayse-berktay-in-mucadelesi-ornek-oldu (Neyza Kural)
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