A Istanbul samedi dernier, manifestation de soutien des journalistes à leurs confrères
emprisonnés
article d'Ayça SÖYLEMEZ – bianet.org
http://bianet.org/bianet/insan-haklari/146021-gazeteciler-kck-den-tutuklu-meslektaslari-icin-yurudu
Photo Bianet.org
20 avril 2013, Istanbul
A l'appel du journal Özgür Gündem, des centaines de journalistes se sont rassemblés samedi 20 avril à 19 heures, devant le lycée de Galatasaray, en prévision de la 12e audience (lundi) du procès dit « KCK » où doivent à nouveau comparaître 44 journalistes et employés de la presse, dont 24 sont toujours en prison. Les manifestants ont exigé la liberté pour leurs confrères.
Avant le départ de la manifestation, Eren Keskin, avocate et rédactrice] à Özgür Gündem [quotidien pro-kurde] a fait une déclaration à la presse.
Rappelant que les 24 journalistes sont toujours en prison depuis le 20 décembre, soit depuis un an et demi, elle a déclaré :
« Désormais le monde entier sait que dans le cadre du procès dit « KCK » personne n'a été emprisonné dans le cadre d'une inculpation légale. Aujourd'hui la situation politique a changé : depuis que des négociations sont en cours [entre le PKK et le pouvoir] la porte est ouverte sur un processus qui devrait aboutir à une solution démocratique du conflit et au rétablissement de la démocratie républicaine. Nous sommes heureux du soutien apporté par la société turque aux nouveaux développements qui devraient aboutir à la paix et à une solution pacifique du conflit. Nous partageons le souhait d'une république démocratique débarrassée de tous les obstacles qui ont été dressés devant la liberté d'expression et la liberté de la presse. »
Après le communiqué d'Eren Keskin, les journalistes se sont mis en marche, portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Liberté pour les otages ! [Les journalistes emprisonnés] » et : « [Özgür] Gündem ne s'est pas tu et ne se taira pas ! », « Les journalistes qui sont en prison sont notre fierté ! ».
Les manifestants criaient les slogans : « Abattons les prisons, liberté pour les journalistes ! », « Pas de menottes pour la presse ! », « La presse libre ne s'est jamais tue, elle ne se taira pas ! ».
Dans la rue Istiklâl, sur le parcours de la manifestation un groupe de jeunes du mouvement « Genç Türkler » - un mouvement de jeunes d'extrême-droite opposé aux négociations avec le PKK - avait été circonscrit par les forces d'intervention rapide. Au passage, les manifestants leur ont crié « Solidarité contre le fascisme ! »
La manifestation s'est terminée place de Taksim par un appel à assister à l'audience qui se tiendra à partir de lundi 22 avril à la « cité judiciaire » de Silivri.