Notre ami Uğur Hüküm, écrivain, journaliste, ancien chef du service en langue turque de Radio France Internationale et correspondant de Cumhuriyet à Paris, nous a quittés. Il était l'amoureux, l'âme-soeur de Defne Gürsoy, chroniqueuse et journaliste à Birgün. Son amitié chaleureuse, son sourire, sa gentillesse nous resteront à jamais.
Uğur Hüküm est décédé à l'âge de 64 ans ce 4 juillet à Paris, alors qu'il était en soins intensifs à la suite d'une crise cardiaque.
Né en 1949 à Istanbul, Uğur Hüküm a débuté ses études en Turquie, et les a poursuivies en France. Sociologue, chercheur, journaliste et critique de cinéma, il a travaillé pour des revues comme Altyazı, Nokta, Notos, Olusum, Tiyatro Dergisi, Türk Sineması, Jazz Dergisi, Geo, Yeni Insan-Yeni Sinema ainsi que pour les quotidiens Radikal et Taraf. Dans les derniers temps, il écrivait également des "Notes de Paris" pour Sol Gazetesi.
Après le coup d'Etat de 1980, il avait participé à la résistance contre le régime en prenant part à la section européenne du Comité "Unité pour la Démocratie", et collaboré à Tek Cephe et Info-Türk, tandis qu'il travaillait comme assistant du cinéaste Yılmaz Güney.
Surtout, la radio était toute sa vie : de 1993 à 2011, il a été le chef du service en langue turque de Radio France Internationale, et il fut l'un des fondateurs de Radio Soleil et il collaborait à Açık Radyo.
Depuis 1995, il était le correspondant de Cumhuriyet pour la France.
Homme de cinéma, il a participé comme critique ou comme journaliste invité au Festival de Cannes, et il était entre autres membre des jurys des festivals de La Rochelle, Taormina, New Delhi et Vesoul.
Avec Defne Gürsoy, il avait publié "Istanbul: Bir Sivil Toplumun Dogusu" (Istanbul: émergence d'une société civile, 2006) ; avec Defne Gürsoy et Gaye Petek : "Turcs en France / Fransa'da Türkler"(Editions Bleu Autour et Elele, 2007).
Il a vécu les derniers événements de Turquie dans l'enthousiasme, lui qui suivait pas à pas, depuis des décennies, la naissance et la croissance de la société civile dans son pays.
Nos pensées vont à Defne, à ses enfants, ses proches et ses amis.