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Susam-Sokak

Turquie - Les racines du présent - Le blog d'Etienne Copeaux


La première lettre de Ragıp Zarakolu

Publié par Etienne Copeaux sur 4 Novembre 2011, 08:06am

Catégories : #Répression - Justice

Info-Türk a publié hier un résumé en français et en anglais de la première lettre de prison de Ragıp Zarakolu :

http://www.info-turk.be/399.htm#lettre

 

Le Collectif VAN (collectifvan.org) a traduit en français le texte de la pétition en ligne sur :


Pour signer : 
http://www.ipetitions.com/petition/detentionsinturkey/



L’opinion publique internationale n’a pas, jusqu’ici, prêté attention aux « opérations » dites « KCK » [Nota CVAN : Koma Civakên Kurdistan - KCK - Union of Communities in Kurdistan]menées en Turquie ces deux dernières années par le Premier ministre Erdogan et son Parti de la Justice et du Développement [AKP]. Sous prétexte de « combattre le terrorisme », le gouvernement Erdogan utilise la justice, la police et les média pour punir tout activisme civique en faveur des droits demandés par les citoyens kurdes de Turquie. Les « opérations KCK » sont en particulier déployées pour répandre la peur parmi les militants, pour faire taire les dissidents, et pour banaliser les arrestations arbitraires de citoyens. L’ironie est que la répression exercée par le gouvernement Erdogan à l’encontre des dissidents et des démocrates s’est visiblement intensifiée au moment où l’on salue la « démocratie turque » et où on la présente comme modèle pour le monde arabe. 



Depuis 2009, pas moins de 7748 personnes ont été mises en garde à vue au prétendu motif qu’elles auraient été associées au KCK – une organisation qu’on prétend être la branche urbaine de l’organisation armée appelée PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) – tandis que 3895 personnes ont été arrêtées et emprisonnées sans même avoir une quelconque perspective de procès dans un avenir prévisible. Des maires élus, des intellectuels connus, des membres d’associations, des journalistes, des étudiants, des chercheurs, des universitaires et des militants subissent tous cette répression. 



L’une des dernières victimes des agressions du gouvernement Erdogan contre les dissidents est la Professeure Busra Ersanli de l’Université Marmara, universitaire très respectée. Son seul crime, apparemment, est d’avoir joué un rôle actif au sein du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie), qui lutte pour les droits des citoyens kurdes en Turquie. Les arrestations arbitraires opérées par les unités antiterroristes ciblent systématiquement les membres de ce parti, alors même que celui-ci détient actuellement des sièges au parlement. La Professeure Ersanli devait assister à une conférence sur « Les questions controversées de l’Histoire de la République turque » à Istanbul, à l’Université Bilgi, le 29 octobre 2011, mais elle a été placée en garde à vue le 28 octobre. Le même jour, Ragip Zarakolu – membre fondateur de l’Association des Droits de l’Homme et ancien président du « Comité des Ecrivains emprisonnés » de l’Organisation internationale PEN en Turquie – a aussi été mis en garde à vue dans le cadre des « opérations KCK ». 



Un peu plus tôt en ce mois d’octobre 2011, Ayse Berktay (Hacimirzaoglu) - traductrice renommée, chercheuse et militante pour la paix et la justice universelles - a été interpellée par la police à son domicile d’Istanbul à cinq heures du matin, et par la suite mise en détention. Elle est toujours incarcérée, sans qu’on puisse prévoir une fin à sa détention. La Professeure Busra Ersanli, Ragip Zarakolu, et Ayse Berktay font partie des milliers de personnes qui ont été emprisonnées et réduites au silence ces deux dernières années. 

Dans ces conditions politiques, qui ne font que s'aggraver, il devient urgent de dénoncer le caractère arbitraire et autoritaire de la manière dont le gouvernement turc gère la question kurde. Nous faisons appel aux amis de l'étranger pour diffuser ces informations et mettre en place une pression internationale, devenue particulièrement cruciale et urgente en ces temps où tout citoyen de Turquie peut devenir la cible du gouvernement Erdogan, du pouvoir judiciaire et de la police, pour s'être engagé dans des actes politiques de solidarité avec les personnes détenues en vertu des "opérations KCK." 



La paix ne pourra jamais être obtenue dans les conditions actuelles de peur au sein de la population, de paranoïa, et de politiques autoritaires. Nous vous prions de signer la pétition ci-dessouspour faire pression sur le gouvernement turc afin qu’il libère immédiatement tous ceux qui ont été mis en garde à vue dans le cadre des «opérations KCK» et afin d'exiger que le gouvernement du Premier ministre Erdogan prenne l’engagement sincère de mettre fin à sa répression des efforts civiques en faveur des droits exigés par les citoyens kurdes de Turquie. 


Traduction Collectif VAN - 31 octobre 2011 - 07:10 - www.collectifvan.org




Liste des signataires sur :



http://www.ipetitions.com/petition/detentionsinturkey/signatures

[prochain article sur le même sujet: "Zarakolu en quartier de haute sécurité"]

 

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