Que faire?
Peut-être essayer de faire vivre cette petite ville ordinaire.
Ces jours-ci, les médias nous envoient des images de Kobanê qui sont toutes prises, forcément, au téléobjectif, depuis la frontière turque. Une zone au premier plan semble un terrain vague, jaune. Les quartiers, tout près, sont faits de bâtiments ordinaires, en béton. Les médias aiment - c'est légitime en ce moment - présenter Kobanê à l'instant précis de l'impact d'une bombe, avec un panache de fumée noire s'élevant au-dessus de la ville.
Mais, de même que les victimes d'un conflit ont un nom et doivent être remémorées en tant que personnes et personnalités, les lieux de conflit ont été des lieux de vie, des lieux qui ne sont pas forcément beaux mais vivants, avec des gens dans les rues, des commerces, des écoles. Avec, autour, une campagne, qui est riche à Kobanê, et très verte en hiver et au printemps. Avec des villages, des lieux de promenade, de pique-nique.
J'ai piqué ces photos, qui datent pour la plupart de 2008 à 2012, dans Google Earth, où les gens aiment poster des images de leurs lieux bien-aimés, de leur maison natale, de leur école, de leur épicier préféré...
Voici Kobanê, ville kurde syrienne ordinaire, avant la catastrophe.