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Susam-Sokak

Turquie - Les racines du présent - Le blog d'Etienne Copeaux


Le choix de la résistance

Publié par Etienne Copeaux pour les traductions sur 14 Juin 2019, 09:27am

Catégories : #Répression - Justice, #La Turquie d'aujourd'hui, #Kurdistan

Une nouvelle fois, ce treize juin, une intellectuelle courageuse a été condamnée par un tribunal turc. Noémi Lévy-Aksu, historienne française spécialiste du maintien de l'ordre à la fin de l'empire ottoman, a été condamnée à trente mois de prison pour avoir signé en janvier 2016 le manifeste des « universitaires pour la paix » intitulé « Nous ne serons pas complices de ce crime ». Enseignante depuis 2010 à l'Université du Bosphore (Bogaziçi) à Istanbul. C'était une première dans cette université, la plus prestigieuse du pays. Une telle condamnation, supérieure à deux ans, ne lui permet pas de bénéficier d'un sursis. Toutefois, Noémy Lévy-Aksu a fait appel du jugement, ce qui suspend son exécution.

En avril 2018, elle avait organisé une table ronde sur la répression dans le milieu universitaire turc, à l'EHESS à Paris, et appelé à soutenir les enseignants et doctorants victimes de la procédure criminelle en Turquie. La voici elle-même parmi ces victimes.

Comme des centaines d'autres, ainsi l'historienne Büsra Ersanlı déjà emprisonnée en 2011-2012, à nouveau condamnée à 15 mois de prison le 5 juin 2018, Füsun Üstel, également historienne, incarcérée le 8 mai 2019, le mathématicien Tuna Altınel arrêté le 11 mai, comme des centaines d'autres en cours de procès ou déjà sous les verrous, Noémi Lévy fait face avec courage à son adversaire, l'Etat turc.

De gauche à droite: Büsra Ersanlı, Füsun Üstel, Tuna AltınelDe gauche à droite: Büsra Ersanlı, Füsun Üstel, Tuna AltınelDe gauche à droite: Büsra Ersanlı, Füsun Üstel, Tuna Altınel

De gauche à droite: Büsra Ersanlı, Füsun Üstel, Tuna Altınel

Le conseil de l'enseignement supérieur (Yüksek ögretim kurulu, YÖK), organisme de contrôle de l'Etat sur les universités turques, a mis fin au contrat de Noémi Lévy-Aksu avec l'université du Bosphore le 22 février 2017, ainsi qu'à celui d'Abbas Vali, sociologue et politologue kurde iranien, lui aussi signataire du manifeste.

Le 10 mars, un bon nombre de leurs collègues et étudiants se sont réunis sur le campus de l'université pour protester contre cette double éviction. Noémi Lévy-Aksu, en tenue académique, a prononcé une déclaration dans laquelle elle invoque l'esprit de Marc Bloch, et appelle à la résistance. Le texte, délivré en turc, a été traduit en anglais et publié sur le site féministe 5harfliler dès le 12 mars.

En voici la traduction en français.

 

« Permettez-moi d'abord de me présenter. Je suis une Française vivant en Turquie depuis 2003. J'enseigne à plein temps à l'université du Bosphore (Bogaziçi) depuis 2010. Comme vous le savez, j'ai signé la pétition des « Universitaires pour la paix » en janvier 2016. Ce mercredi [8 mars 2017], j'ai appris que le Conseil de l'enseignement supérieur (Yüksek Ögretim Kurulu, YÖK) siégeant à Ankara a a supprimé mon emploi le 22 février, sans donner aucune raison. Une même décision frappe le professeur Abbas Vali, sociologue, qui est l'autre signataire étranger de la même pétition dans notre université. Il se trouve que voici deux jours [le 6 mars 2017] j'ai passé un examen oral à Ankara, qui m'ouvre la carrière de professeure associée. J'espère que ceci pourra m'être utile dans le futur proche. »

« La liberté d'expression est une valeur que toute personne réclame pour elle-même. Mais chacun sait que cette liberté est sévèrement réduite en Turquie, non seulement dans les universités, mais dans beaucoup d'institutions et de médias. »

« Je voudrais parler brièvement de ce qui arrive dans les universités. Des centaines d'universitaires, appartenant tant à des établissements publics que privés, qui ont signé la pétition « Universitaires pour la paix », ont été démis de leurs fonctions, par le moyen de décrets pris en urgence ou d'autres mesures administratives. Ces personnes, en même temps que leur emploi, ont perdu leur assurance sociale, et, comme leur passeport leur a souvent été confisqué, elles ont perdu toute possibilité de se rendre à l'étranger. Elles doivent faire face à toutes sortes de pressions sociales et à des poursuites. »

« En bref, ce qui m'arrive est loin d'être unique, et je suis dans une situation bien moins difficile que beaucoup d'autres. C'est pourquoi, si une réaction se fait jour au sein de l'université du Bosphore dans les jours qui viennent, je souhaite que ce ne soit pas seulement pour moi mais pour tous les universitaires injustement licenciés un peu partout, comme à Mardin, Kocaeli, Ankara. »

« Je ne veux pas bénéficier d'un traitement à part parce que je suis enseignante à Bogaziçi ou parce que je suis une étrangère. Car en vérité, je ressens dans la décision du YÖK que je suis ciblée parce que je suis une étrangère ; je leur laisse ce choix. Car je ne me sens pas « étrangère » et j'espère que vous serez d'accord avec moi. »

« Pour en revenir à la Turquie et à la liberté d'expression, le but est clairement de punir les voix critiques, de les faire taire. L'université n'est pas seulement une institution. L'université joue un rôle majeur dans la formation du présent et de l'avenir de la démocratie. Aussi, ce qui arrive en Turquie n'est pas seulement triste et déplorable pour les personnes licenciées et pour leurs étudiants, mais c'est un coup énorme qui est porté à la production du savoir et, au-delà, à l'avenir de la Turquie. »

« Mais gardons espoir! Depuis l'annonce de cette décision [du YÖK] j'ai ressenti beaucoup de tristesse et de crainte dans les témoignages de soutien qui me sont parvenus. Je vous remercie pour votre soutien et votre solidarité ; mais je ne suis pas sans espoir. Les universités ont un rôle central dans l'exercice de la liberté d'expression et de la pensée critique, mais elles ne sont pas les seules à jouer ce rôle. Beaucoup d'universitaires continuent de résister par leurs écrits, par leurs actes, dans les rues, dans des académies alternatives, et à l'étranger. En outre, je crois vraiment que la situation tragique que connaissent les universités ne durera pas éternellement et que nous pourrons bientôt revenir. »

« Ce qui advient en Turquie n'est pas seulement une attaque contre la liberté d'expression : il s'agit de la destruction de l'état de droit. Nous devons donc réagir plus largement. Mon champ de recherche porte sur ce qui équivaut à l'état d'urgence dans l'empire ottoman et j'étudie des questions telles que la suspension de l'état de droit, la restriction des libertés sous prétexte de la sécurité de l'Etat, et l'érosion des droits constitutionnels. Tous ces thèmes, que j'étudie dans le cadre de l'Etat ottoman, s'appliquent parfaitement à la situation actuelle. Il n'est pas nécessaire d'être membre ou militant d'une organisation politique pour s'insurger contre la sévère restriction des droits humains en Turquie, surtout dans les régions kurdes. Il n'est pas nécessaire non plus d'être citoyen turc. Je ne suis ni l'un ni l'autre, et quand j'ai signé la pétition « Universitaires pour la paix », j'ai simplement écouté ma conscience et je continuerai de le faire, comme le font beaucoup d'autres. »

« Vous pouvez appeler cela une position politique, mais ce mot « politique » ici ne signifie aucunement l'appartenance à un parti ou l'opposition à un autre parti. Ce sont les valeurs de paix, de liberté et de justice qui doivent nous lier les uns aux autres, en dépit de nos différences d'opinions politiques. »

« Depuis quelques années, j'enseigne l'histoire de la Turquie moderne. C'est un enseignement qui me donne beaucoup de satisfaction ; nous y abordons beaucoup de points de controverse, comme les questions arménienne et kurde. Mon but n'est pas d'imposer mes idées mais d'ouvrir un espace de discussion sur ces sujets. A l'université du Bosphore, nous avons la chance de pouvoir le faire. Nous devons en avoir pleinement conscience et nous devons user pleinement de cette possibilité. Nous devons nous positionner par-delà les polarisations politiques, sans jamais chercher à à faire taire les autres. En tant qu'enseignants, étudiants, personnel administratif, je crois sincèrement que nous pouvons nous rassembler autour de valeurs éthiques. En tout cas nous devons nous y essayer. »

« Je voudrais terminer par l'évocation d'un point d'histoire. Normalement, dans le cadre de mon enseignement, je donne des cours sur la montée du fascisme et sur la seconde guerre mondiale. Je donne des exemples de résistance de la part du milieu universitaire au cours de cette période. Je ne veux pas insinuer en disant cela que la Turquie ressemble à ces régimes fascistes de l'époque. Il s'agit simplement de réfléchir avec vous sur les moyens de résister aux régimes oppressifs, dans les universités et au-delà. »

« Il y a parmi nous beaucoup d'historiens et d'étudiants en histoire, qu'ils soient de mon propre département ou qu'ils viennent d'ailleurs. Dans vos cours d'historiographie, vous avez certainement entendu parler de l'école des Annales, un mouvement historiographique de première importance, qui a été initié par Lucien Febvre et Marc Bloch, et a ouvert de nouvelles perspectives à l'histoire. Je ne vais pas vous faire un cours d'historiographie aujourd'hui ! Je veux simplement vous remémorer un épisode très connu de l'histoire des Annales. »

« Lors de l'occupation militaire de la France par l'Allemagne au cours de la seconde guerre mondiale, Lucien Febvre et Marc Bloch durent faire face à un problème difficile. Marc Bloch était juif, il ne pouvait donc plus être co-éditeur des Annales et son nom devait être retiré de la revue. La correspondance de cette époque entre les deux historiens est très pessimiste et problématique. Lucien Febvre avait écrit à Marc Bloch pour lui demander si la revue devait continuer de paraître dans ces conditions. Marc Bloch a énergiquement repoussé cette idée d'une publication sous censure allemande. Lucien Febvre réplique que la revue a le devoir de continuer et d'apporter une contribution intellectuelle à la résistance contre les nazis. Il réussit à convaincre Marc Bloch et à publier la revue pendant la guerre, et à apporter une contribution intellectuelle et un esprit critique. »

« Pour sa part Marc Bloch, qui avait été expulsé de l'Université, a rejoint la Résistance. Il fut exécuté par la Gestapo en juin 1944. »

« On a beaucoup écrit sur cet épisode. Lucien Febvre était-il un collaborateur [du régime nazi] ? Ou devons nous considérer que le travail intellectuel pendant la guerre était une forme élargie de résistance ? Vu le niveau d'oppression et de violence qui prévalait durant cette période, nous ne devrions pas nous hâter de blâmer le choix de Lucien Febvre. Par-delà le cas des Annales, cet épisode est caractéristique du défi de la résistance contre un régime autoritaire, que ce soit dans la sphère académique ou au-delà. »

« Comment résister en tant qu'universitaires ? Si possible, souvenons-nous des arguments de Lucien Febvre et Marc Bloch et tentons d'aller au bout des deux choix : continuer nos études, nos cours, notre travail intellectuel, d'une part ; critiquer, protester, résister contre l'inacceptable d'autre part. Ces choix ne s'excluent pas l'un l'autre et l'université est justement le lieu où l'on peut les mettre en œuvre ensemble, même si, malheureusement, ce n'est pas toujours possible. »

« J'aime l'université du Bosphore, j'aime mon travail, et par-dessus tout j'aime mes étudiants. Aussi, je combattrai par tous les moyens pour retrouver mon emploi et pour continuer de vivre en Turquie. Maintenant, si je dois choisir entre ma position universitaire et ma liberté d'expression ou mon droit de m'opposer à l'injustice, je choisirai sans hésitation la seconde option. En un sens, le YÖK a choisi pour moi. Le YÖK peut nous licencier mais pas nous faire taire. Nous allons continuer notre travail intellectuel, nous allons continuer de critiquer et de résister. Ne vous réfugiez pas dans le silence ! »

 

A gauche, Noémi Lévy-Aksu lors de sa déclaration aux enseignants et étudiants de Bogaziçi. A droite, ses étudiants tiennent une "veille de soutien" à leur enseignante. Photos bianet.orgA gauche, Noémi Lévy-Aksu lors de sa déclaration aux enseignants et étudiants de Bogaziçi. A droite, ses étudiants tiennent une "veille de soutien" à leur enseignante. Photos bianet.org

A gauche, Noémi Lévy-Aksu lors de sa déclaration aux enseignants et étudiants de Bogaziçi. A droite, ses étudiants tiennent une "veille de soutien" à leur enseignante. Photos bianet.org

Le second texte de Noémi Lévy-Aksu est sa déclaration solennelle (beyanname) prononcée lors de l'audience de la 27e cour pénale d'Istanbul le 1er novembre 2018. Elle comparaissait en même temps que plusieurs collègues : la doctorante Şenay Çınar (condamnée à quinze mois), l'archiviste Zeynep Arıkan, l'enseignante Meltem Gürle, l'archiviste Belin Benezra (université Bilgi, condamnée à quinze mois), Didem Pekün (enseignante à l'université Koç) et Leyla Işıl Ünal (enseignante à l'université d’Ankara). Noémi Lévy-Aksu a été condamnée à trente mois de prison; Şenay Çınar et Belin Benezra, à quinze mois. Les accusées ayant l'intention de faire appel, ces peines sont suspensives.

Au cours de l'audience, le président de la 27e cour, Tamer Keskin, s'est illustré par ces propos : « Il faudrait discuter avec les policiers qui étaient à Sur, à Cizre, à Nusaybin. Moi je n'y suis pas allé. (…) Ce n'est pas en passant son temps à boire du whisky au bord du Bosphore, à Besiktas, qu'on peut se rendre compte. Au lieu d'écrire cette déclaration, vous auriez dû faire une collecte et y aller voir. » (bianet.org).

La beyanname est une déclaration solennelle à laquelle a droit tout accusé, pour répondre à l'acte d'accusation (iddianame). Tous les signataires du manifeste de janvier 2016 sont accusés de propagande pour un mouvement terroriste. Leurs beyanname sont disponibles (en turc) sur le site d'information bianet.org.

Le texte de Noémi Lévy-Aksu, ce 1er novembre 2018, allait plus loin, il était plus radical encore, que la déclaration de Bogaziçi de 2017.

De gauche à droite: Noémi Lévy-Aksu, Senay Çınar, Belin BenezraDe gauche à droite: Noémi Lévy-Aksu, Senay Çınar, Belin BenezraDe gauche à droite: Noémi Lévy-Aksu, Senay Çınar, Belin Benezra

De gauche à droite: Noémi Lévy-Aksu, Senay Çınar, Belin Benezra

Beyanname de Noémi Lévy-Aksu

« Laissant le soin de me défendre sur le plan juridique à mon avocat, je me contenterai ici de vous expliquer brièvement pourquoi j'ai signé la Déclaration de paix, et ce que je pense des charges qui sont portées contre moi par l'acte d'accusation. »

« Tout d'abord, je n'ai pas signé le texte intitulé « Nous ne serons pas complices de ce crime » en tant que citoyenne de la république de Turquie. »

« Je me suis installée en Turquie à l'âge de 23 ans, sans avoir aucune racine turque. Par rapport à cet événement, j'aurais pu m'en tenir à une attitude de Française, mais j'ai pensé qu'on ne pouvait de garder le silence sous prétexte qu'on a un passeport étranger : cela ne me semblait pas admissible ni sur le plan éthique ni sur le plan politique. J'ai signé en tant qu'être humain, au nom de l'humanité. »

« Ce n'est qu'après avoir signé ce texte que j'ai demandé la citoyenneté turque. L'une des raisons est que je ne voulais pas fuir les responsabilités juridiques et politiques induites par la citoyenneté, y compris devant ce tribunal. »

« Les mesures de couvre-feu, les destructions [d'immeubles et de quartiers entiers dans les villes kurdes – EC], l'usage immodéré et incontrôlé de la violence entrainant la mort de civils, tout ces faits dont il est question dans la déclaration [de paix], ont été décrits dans les médias internationaux et documentés par de nombreux rapports indépendants. »

« C'est pour réagir contre la violence d'Etat, illégale et illégitime, c'est pour la paix, que j'ai signé ce document. Je n'en suis pas spécialement fière, j'aurais préféré que cette réaction puisse s'exprimer d'une manière plus forte, nous aurions préféré être davantage aux côtés des victimes de cette guerre. »

« Apposer une signature en bas de quelques paragraphes était la réaction humaine minimale, c'était le moindre de ce qu'on pouvait attendre d'universitaires, qui par leur profession sont à la fois source et transmetteurs de savoir et de pensée critique. »

« Cela n'a pas guéri les souffrances, cela n'a pas apporté la paix ni la démocratie. Mais même si c'était une initiative minimale, c'était une bonne chose qui contribuait à renverser le mur du silence et de l'ignorance. Et j'ai bien fait de signer. »

« Pour en venir à ce procès, depuis des mois, les universitaires inculpés et leurs avocats ont démontré que les charges des actes d'accusation étaient sans fondement et dénuées de preuves. Je ne pense pas autrement. »

« Après mon éviction de l'université de Bogaziçi, j'ai décidé de passer de l'étude de l'histoire à celle du droit, avec l'espoir d'être capable de lutter contre les injustices et les inégalités de manière plus concrète et plus significative. »

« Mais, dans un procès durant lequel la liberté d'expression et le droit de critique sont niés si ouvertement, je pense que le droit est insuffisant, peut-être même est-il inutile. »

« Il est assez angoissant d'être jugé dans le cadre d'un système juridique où la justice est douteuse, dont les pratiques sont douteuses et arbitraires. Mais lorsque j'ai lu l'acte d'accusation, en tant qu'être humain et cette fois en tant que nouvelle citoyenne [turque], d'autres préoccupations encore plus angoissantes me sont venues à l’esprit. »

« Quand la justice verra-t-elle le jour, alors que les prisons sont pleines de détenus politiques, alors que les tribunaux pénaux se dépensent sans compter pour charger d'accusations d'innombrables citoyens innocents, comme nous le sommes nous-mêmes ? Quand la justice viendra-t-elle pour nos concitoyens tués ou blessés par les forces de l'Etat dans les rues de Sur, dans les caves de Cizre, dans les immeubles de Nusaybin ? »

« A quoi doivent-ils s'attendre après avoir tout perdu par la violence, après avoir été torturés, après la destruction de leurs maisons ? Est-ce qu'il ne leur reste plus qu'à s'adresser à la Cour européenne des droits de l'homme ? »

« Ce n'est pas la critique qui affaiblit l'Etat, ni la démocratie ni la paix sociale. Ce sont les violences arbitraires répétées et impunies, c'est l'injustice. »

« C'est le droit de tout citoyen que de vivre dans un pays qui respecte les droits de justice et de liberté, c'est notre responsabilité à tous de défendre ces droits. »

« Pour toutes ces raisons, je rejette toutes les accusations qui sont portées contre moi et je réclame mon acquittement. »

[© Etienne Copeaux pour la traduction]
 

[Cliquez ici pour accéder aux articles concernant la sauvage répression au Kurdistan de Turquie au cours de l'hiver 2015-2015]

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