[Dernières modifications : 15 octobre 2013]
« Deux peuples ont marqué l’histoire mondiale : les Turcs et les Juifs. Les Turcs sont un peuple glorieux, victorieux, leur histoire est mondiale. C’est un peuple de soldats. C’est le peuple qui, au cours de l'histoire, a fondé le plus d’Etats, un peuple qui a fondé des empires. Ce n’est pas le cas des Juifs. La scène sur laquelle se déroule l’histoire des Turcs s’étend sur trois continents (…). Au cours des âges, ils y ont accompli une mission historique (…), car ils ont rencontré et influencé beaucoup de peuples. (…) Les Juifs au contraire ont d’autres caractères. Comme les Turcs, en se dispersant sur la terre entière, ils ont joué un rôle certain dans l’histoire mondiale (…) et dans la mondialisation. Eux aussi ont influencé les peuples parmi lesquels ils ont vécu, mais ils ont également subi leur influence. Alors que les Turcs ont fondé des armées, des Etats, des sociétés, les Juifs se sont laissé assimiler par les autres sociétés. Il faut bien admettre que, jusqu’à la fondation d’Israël, ils n’ont jamais eu d’État 1. »
Ce texte est-il tiré de la revue nationaliste Türk Kültürü ? du quotidien d’extrême-droite Türkiye ? D’un manuel d’histoire des années soixante-dix ? Son auteur serait-il quelqu'un comme Ahmet Arvasi ? Non. Il introduit un article d’un certain Hasan Basri Gürses, intitulé « De la synthèse turco-islamique à la synthèse judéo-islamique », publié en 2005 par la revue Türk Solu, « La gauche turque ».
Ce courant politique particulier se désigne comme « gauche nationale » (ulusal sol), et s’exprime sur Internet par le site Türksolu.org. Contrairement à ce que pourrait évoquer le mot « gauche », cet organe distille un discours nationaliste, raciste, xénophobe, antisémite, militariste, anti-kurde, il pratique le culte d’Atatürk avec rigidité ; le ton, haineux, et la rhétorique sont ceux de l’extrême droite. « Gauche nationale » : on serait tenté d’aller plus loin : « socialisme national », et d’inverser les termes. Mais, peut-être justement pour s'abriter de ce genre d'amalgame, le mot « socialisme » n'apparaît pas, en tout cas pas dans les pages que j'ai consultées. Mais comme tous les adeptes du Langage totalitaire2, la « gauche nationale » turque pervertit le langage en renversant les valeurs. Le noir est désigné comme étant blanc, le démocratique est qualifié de fasciste ; la répression, c’est la liberté et la justice, et ceux qui militent pour les libertés fondamentales ou simplement dénoncent ses limitations par la loi turque sont stigmatisés comme « néo-idéalistes » (neo ülkücüler) 3, et ceux qui recherchent l’appui des institutions européennes sont des « collabos ». On ne comprend pas très bien ce qu’ils veulent, mais ils sont effectivement capables, pour s’attaquer à ceux qui militent et luttent pour la démocratisation du pays, de se joindre au concert des « Loups gris » de l'extrême-droite en employant le même langage et les mêmes techniques discursives.
Ce sont souvent d’anciens militants de gauche des années soixante-dix ; qui ont certes pu souffrir eux-mêmes de la répression ou des menées d’extrême droite en cette décennie difficile. Mais ils me paraissent aujourd’hui en quête de légitimité, voire de tranquillité, en recherchant la bienveillance de l’État, de l’armée, de l'establishment kémaliste, en se coulant dans le moule du consensus rigide et sclérosé de la pensée officielle telle qu’elle est délivrée par l’école et l’armée. Atatürkistes, nationalistes, révolutionnaires, ainsi se définissent-ils eux-mêmes.
Aussi, cette « gauche nationale » s'en prend systématiquement à tout ce qui remet en cause l’ordre kémaliste ; je veux dire par là la pensée officielle « atatürkiste » et la politique répressive mise en oeuvre par « l'Etat profond », pensée et politique qui passent en contrebande (l'expression est de Primo Levi) par la voie du discours et du culte kémalistes. Les Kurdes, qualifiés en bloc de « séparatistes » (bölücü) comme le fait l’armée, et les islamistes bien sûr (dinci). En effet leur nationalisme est tout aussi extrême que celui qui est affiché par l’extrême droite du MHP et des Loups gris, mais ils ne font nulle référence au religieux, en quoi ils se distinguent de ces derniers. Ils tentent de le masquer en employant parfois le mot ulusal pour « national », au lieu de milliyetçi. Ulusal est un mot d’origine mongol très neutre, alors que milliyetçi a une forte connotation religieuse, venant de millet qui signifiait à l’origine la communauté religieuse. Mais si ulusal est le mot choisi pour leur dénomination, milliyet, milliyetçi reviennent sans cesse dans les articles.
Le nationalisme les conduit à une xénophobie obsessionnelle, à l’égal de celle du fascisme italien des années trente. Rien de bon ne peut venir de l’étranger. Comme les Loups gris, ils voient des espions partout. Ce sont des délateurs qui pour discréditer les propos d'un étranger n'hésiteront pas à le faire passer pour une personne d’origine grecque ou arménienne 4. Un procédé qui dénote la pauvreté de la réflexion – ou son absence - dans ces mouvances, une manière commode de s'abstenir de rechercher l'explication des problèmes. Les intellectuels turcs qui travaillent avec des étrangers, ou à l’étranger, ou dans des instituts étrangers installés en Turquie, sont des traîtres, des suspects, des vendus, des stipendiés des Américains ou de l’Union européenne. Les membres de cette « élite fasciste », comme ils sont désignés, n’ont pas étudié dans les écoles turques, mais dans les écoles étrangères d’Istanbul, puis dans des universités étrangères. Ainsi sont stigmatisés, comme ne manque pas de le faire Nur Arslan, ceux qui ont fréquenté ce qu'on appelle les « saints » d’Istanbul (écoles et lycées privés comme Saint Benoît), l’université du Bosphore qui est l’ex-Robert College. Le cas de Pınar Selek s'en trouve aggravé, puisqu'elle a étudié au lycée Notre-Dame de Sion : « Dans ces écoles, écrit Nur Arslan, on leur apprend la haine des Turcs et de la nation turque ». C'est le langage même du quotidien d'extrême droite Türkiye.
Leur site, Türksolu.org, s’ouvrait, jusqu’en 2009, sur une page d’accueil comportant un bandeau où figuraient les portraits d’Atatürk, de Nazım Hikmet et de Deniz Gezmis, un militant d’extrême gauche exécuté en 1971. Sous ce bandeau, le site se revendique comme celui d’une « gauche non pas compradore, mais nationale », sous-entendant par là que tout autre mouvement de gauche est vendu à l’étranger. Dans la marge de gauche figurent les mêmes portraits auxquels s’ajoute celui de Che Guevara, une icône étrangère, pourtant. Mais depuis l’été 2009 la page d'accueil du site a été modifiée et s’est recentrée sur Atatürk dont le portrait apparâit seul, accompagné de la devise : « Atatürkiste, nationaliste, de gauche (Atatürkçü, Milliyetçi, Solcu) ».
Cette gauche nationale s'en prend systématiquement aux citoyens turcs qui militent pour la paix et dénoncent l’injustice sociale sans se conformer au dogme qui prévaut depuis des décennies en Turquie : respect absolu du statu quo politique, de l’armée, d’Atatürk et du culte qui lui est dû. Pınar Selek qui nous est désormais bien connue, et Perihan Magden, qui milite pour l’objection de conscience, sont leurs cibles désignées, dans deux articles haineux dûs à Nur Arslan et Ali Özsoy, publiés en janvier et juin 2006, et mis en ligne 5.
Leurs textes font usage de mots-outils tels que « pourtant », « malgré cela », censés souligner une incohérence, un paradoxe. Par exemple, Pınar Selek, qui a défendu les droits des Kurdes, a malgré cela été « lancée » dans l’opinion publique comme une héroïne de la démocratie. Elle est « considérée comme une terroriste » et pourtant les médias la présentent comme victime d’une injustice. Inversement, l’expression « naturellement » est usitée pour exposer un enchaînement perçu comme logique, incontestable : c'est « tout naturellement » que Perihan Magden est accusée de propagande anti-militariste et inculpée, puisqu'elle milite pour l’objection de conscience. Les « malgré » et les « naturellement » dévoilent la logique des auteurs. Pour ces derniers, ceux qui défendent les droits des Kurdes et le droit à l’objection de conscience ne méritent que la prison.
D’autres mots visent à dénigrer : Pınar Selek aurait été « lancée » telle une starlette, et Perihan Magden se livrerait à des « shows devant des armées de journalistes ». De la même manière, la presse nationaliste de droite dénonçait les mères de disparus, qui de 1995 à 1999 manifestaient chaque samedi à Galatasaray, les accusant de faire leur show hebdomadaire devant les caméras 6.
Les auteurs s'exprimant sur Türksolu utilisent aussi le raccourci et l'amalgame : l’explosion de 1998 au Marché égyptien, qu'on a imputée à Pınar Selek, a causé la mort de 7 personnes dont trois enfants. Pour dramatiser son propos et jouer sur le compassionnel, Nur Arslan ne retient que ces derniers: « Et désormais celle qui est présumée auteure d’un attentat qui a coûté la vie à trois enfants se présente comme l’amie des enfants des rues ! » Nur Arslan opère un saut dans sa démonstration à l’aide de deux présupposés que Türk Solu ne discute plus : l’explosion serait effectivement due à un attentat, et Pınar Selek en serait l’auteur.
Un des motifs de suspicion à l’encontre de Pınar Selek est sa position en faveur des Kurdes « alors qu’elle n’est même pas kurde » (tout comme l’autre sociologue persécuté, Ismail Besikçi) : « Elle défend les droits des Kurdes et utilise le concept de Türkiyelilik ». Ce terme commode et souple, qui signifie non pas « Turc » mais « de Turquie », est sacrilège pour l'extrême-droite, la « gauche nationale » et le kémalisme rigide. En effet, il permet d'englober dans une même communauté tous ceux qui vivent en Turquie, qu'ils soient turcs ou non, musulmans ou non. L'utiliser, c'est s'opposer à ceux qui estiment que les Kurdes doivent reconnaître qu'ils sont des Turcs sous peine de contrevenir au dogme nationaliste, selon lequel il n'y a que des Turcs en Turquie. Sur ces termes, « Türk » et « Türkiyeli », s'affrontent deux camps, deux conceptions de la nation et de la nationalité.
A la limite, user du mot , c'est, pour les nationalistes, reconnaître que certaines parties de la population refusent de s'assimiler, ou sont inassimilables. Ces populations n'ont pas leur place en Turquie, et ceux qui usent du mot Türkiyeli se rendent complices d'un communautarisme qui pourrait mener au séparatisme. Aux yeux des milieux d’ultra droite ou de la « gauche nationale », quelqu’un qui se dit Türkiyeli n’a pas plus de légitimité pour s’exprimer qu’un étranger. « Ya sev, ya terk et », formule très employée à l’extrême droite, est la traduction exacte en turc, du « Love it or leave it » américain. Dans les articles de Türk Solu, la qualification de Türkiyeli est une insulte équivalant à « traître ».
De même, toute leur xénophobie tient dans le nom « Sèvres » (Sevr), renvoyant au traité de Sèvres (1919), bête noire des patriotes puis des nationalistes turcs, index ignominieux fustigeant, à l’heure actuelle, l’impérialisme, la trahison. C’est une obsession que Türk Solu partage non seulement avec la droite mais avec le Parti des travailleurs. Pour accuser quelqu’un, pour délégitimer des propos, il suffit de prononcer ce mot : « Sevr ! Mandacı ! Partisan du mandat étranger sur la Turquie ! » En somme, « traître, vendu à l’étranger ». Ce thème propre au temps de guerre est d’une importance considérable dans le discours officiel et le discours nationaliste turcs. Le combat d’Atatürk qui a abouti à l'annulation du traité de Sèvres au profit de celui de Lausanne (1923) a certes restauré la souveraineté pleine et entière des Turcs sur l'Anatolie. Selon le discours nationaliste, il aurait évité à la Turquie de passer sous mandat américain. Lors d’une manifestation islamiste en 1997, des jeunes avaient hué le nom d’Atatürk ; pauvres idiots, avait rétorqué en substance le président des associations kémalistes, « Si Mustafa Kemal n’avait pas existé, vous vous seriez appelés Johnny ou Alex 7 ! »
Perihan Magden, et tous ceux et celles qui demandent la reconnaissance du droit à l’objection de conscience, sont parmi les traîtres. Car revendiquer l’objection de conscience, c’est affaiblir l’armée et, comme l’écrit Özsoy, c’est bien à cela que devait aboutir le traité de Sèvres. Défendre l’objection de conscience, c’est choisir Sèvres et rejeter Lausanne, c'est aller à rebours de l'histoire et prendre parti pour l'adversaire.
Mustafa Kemal, en refusant le traité de Sèvres et l’occupation de l’Anatolie en 1919, est vu comme le plus grand des anti-impérialistes turcs ; c'est pourquoi l'anti-impérialisme, thème typique de la gauche des années 1960-1970, rejoint le kémalisme dans le discours de Türk Solu. Mais l'anti-impérialisme est très vite confondu avec la xénophobie. Comme le veut la logique nationaliste, les adversaires politiques sont nécessairement des « agents », des « laquais » de l’étranger. Aussi, les démocrates soutenus par l’Union européenne ou une ONG européenne, ou pire, américaine, sont désignés comme ennemis, ou traîtres. En réclamant la liberté d’opinion, ils réclament en fait « la liberté d’insulter la nation, voire de blasphémer à l’encontre d’Atatürk, de la république, et de l’armée ». Par l'emploi de ce terme « blasphémer » (küfür), les rédacteurs de Türk Solu admettent le caractère sacré de l’armée, de la nation, de la république et bien sûr d’Atatürk, et ipso facto nient la possibilité d’en parler de manière critique.
En rejoignant ainsi l’establishment kémaliste, Türk Solu en assume et défend la pensée. Aussi, tant que l'Etat se réclame d'Atatürk, chacun doit accepter sa justice et ses jugements: « La loi doit s’appliquer à tous »: Pınar Selek, Perihan Magden auraient enfreint la loi en « insultant » l’armée ; or, « l’injure publique n’est-elle pas un délit dans tous les pays du monde ? La justice doit être identique pour tous, pourquoi ces femmes ne seraient-elles pas justiciables ? », s’insurge Ali Özsoy. Pınar Selek est sociologue : « Et alors ? », écrit-il, « une sociologue serait-elle un être à part ? Selek appartient-elle à une espèce inapte à lancer une bombe ? Et si elle l'avait fait néanmoins, serait-elle d’une espèce qu’on ne peut juger ? ». « Ces gens sont couards et irresponsables », écrit Özsoy. « Ils craignent la justice. Et pourquoi donc ? Qu’ils se présentent sans crainte devant les juges, s’ils sont innocents. Et s’ils sont coupables, eh bien, on en apportera les preuves, et ils en paieront le prix, comme tout citoyen turc ! » Logiquement, Arslan et Özsoy acceptent les réquisitoires des procureurs, et n’ont pas un mot pour dénoncer l’emprisonnement inutile infligé à Pınar Selek et les tortures qu’elle a subies.
Pour Türk Solu, dans ces affaires, les victimes ne sont certainement pas Pınar Selek ou Perihan Magden. « Les victimes sont les juges et les magistrats, sur qui s’exerce la pression des intellectuels 'néo-idéalistes', la pression de cette 'élite fasciste' de Cihangir 8. Ils veulent faire taire les juges, et ceux-ci sont peu nombreux à avoir le courage d’exercer leur métier. 'Notre élite fasciste', des gens stipendiés par les Américains et les Européens, se sentent protégés, intouchables ».
Cihangir, « leur quartier, n’a jamais donné un seul martyr » à la nation. « D’ailleurs, ces gens qui critiquent les manifestations de mères de martyrs9 ont-ils une fois seulement ressenti la douleur d’une mère de martyr ? » Ici encore l’amalgame est simple et simpliste : en Turquie, les « mères de martyrs » sont instrumentalisées par le pouvoir et les mouvements nationalistes, pour leur faire dénoncer non pas la guerre qui tue leurs enfants, mais un mouvement « terroriste et séparatiste ». Critiquer ce processus d’instrumentalisation comme l’a fait, entre autres, Murat Belge, reviendrait à faire l’apologie du terrorisme, à être complice du PKK. Cet universitaire bien connu n’est pas la seule cible de Türk Solu. Baskın Oran, politologue, et le célèbre Orhan Pamuk feraient partie de cette « élite fasciste ». Halil Berktay, Emre Kongar, Oral Çalıslar seraient des « intellectuels du Pentagone », des membres d’une « bande d’intellectuels teroristes » 10.
Selon Türk Solu, cette « élite fasciste » de Cihangir voudrait restaurer une société divisée en communautés qui auraient chacune leur système juridique. Des communautés non plus religieuses, mais politiques. Les « néo-idéalistes » de Cihangir formeraient en réalité une communauté autonome, protégée par les Américains et l’Union européenne, et leurs membres ne pourraient être traduits devant les tribunaux turcs.
Sous nos yeux, un discours ultra-nationaliste est repris par une mouvance se présentant comme l’opposé de l’extrême droite : une extrême gauche kémaliste, nationaliste et militariste. On assiste à un phénomène semblable à celui que connaissait l’Allemagne de Weimar et qui a été si bien analysé par Jean-Pierre Faye dans Langages totalitaires. Le verbiage politique, très violent, pratique la confusion des valeurs. Certaines sont complètement retournées, un jeu de miroirs s’établit entre droite et gauche, socialisme et fascisme, jusqu’à un point où les valeurs opposées finissent par être confondues dans le discours, et sont associées les unes aux autres dans des oxymores grotesques et dangereux dont « national-socialisme » est le plus célèbre.
On ne sait qui Türk Solu veut abuser par son discours inlassablement répété. Est-elle une extrême gauche qui veut se blanchir aux yeux de l’armée (alors que Deniz Gezmis a été exécuté au nom du pouvoir avec lequel ses prétendus successeurs s’identifient maintenant) ? Cherchent-ils l’appui d’une frange plus laïque ou a-religieuse de l’extrême droite ? Une chose est sûre, c’est qu’il ont volé le mot « gauche », que leurs propos sont cohérents avec ceux de l’extrême-droite, et qu’ils portent leur part de responsabilité dans la diffusion des idées de celle-ci.
Notes :
1 Hasan Basri Gürses, « Türk-Islam Sentezinden Yahudi-Islam Sentezine » [De la synthèse turco-islamique à la synthèse judéo-islamique], Türk Solu, n° 80, 18 avril 2005.
3 On appelle « idéalistes » (ülkücü) les militants et activistes de l’extrême droite (Loups gris, MHP).
4 Dans son article précité, Gürses m’a ainsi désigné comme un « Arménien de France » (Fransız Ermenisi Etienne Copeaux). Si j'étais d'orogine arménienne, je m'en honorerais...
5 Arslan Nur, « Bombacı kız Leyla nasıl Pınar Selek oldu ? » [Comment Pınar Selek est devenue 'Leyla', la poseuse de bombe ?], Türk Solu, janvier 2006. Özsoy Ali, « Dagda PKK sehirde Perihan », Türk Solu n° 110, 26 juin 2006.
6 Gürbüz Azak, rédacteur de Türkiye, écrivait à l’adresse des mères de soldats : « Vous êtes aussi héroïques que vos fils ! Vous n’êtes pas comme ces mères du samedi qui vont à Beyoglu aux heures les plus fréquentées pour poser devant les photographes ! » (Türkiye, 27 et 29 juillet 1996).
8 Cihangir est un quartier d’Istanbul proche du centre, autrefois surtout peuplé de Rum, et qui tend à devenir « bobo ».