Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé contre les YPG kurdes et la région d'Afrin, au nord-ouest de la Syrie, une opération militaire dont le nom est une insulte aux oliviers. Elle a donné lieu à une nouvelle poussée de nationalisme dans les médias, qui répercutent, sans aucun recul, sans aucune critique ni réflexion, les communiqués des autorités, les photos et vidéos des rituels guerriers.
Toutes les icônes sont bonnes à prendre. Des membres des PÖH prient avant de partir pour la Syrie, devant une effigie d'Atatürk. Photo extraite d'un album de Takvim, mars 2018 https://www.takvim.com.tr/galeri/turkiye/turkiyenin-dort-bir-yanindan-joh-ve-poh-timleri-afrine-ugurlaniyor/14
On dispose de beaucoup de « reportages » sur le départ au front des forces turques, notamment des unités d'opérations spéciales de la police (Polis özel harekat, PÖH) et de la gendarmerie (Jandarma özel harekat, JÖH). La presse aux ordres les appelle « ceux des trois lettres » (Üç harfliler). « Ces héros ne savent pas ce qu'est la peur, ils sont prêts à courir au martyre, ils redonnent confiance à l'ami et sèment la peur chez l'ennemi », écrit Takvim le 11 février.
Appelées couramment « équipes spéciales » (özel tim), ces unités ont reçu leur cadre administratif en 1983. Leurs membres sont triés sur le volet et reçoivent une formation et un entraînement poussés. Des centres de formation sont disséminés dans le pays, comme à Foça (Phocée) près d'Izmir, Merzifon, au nord-est d'Ankara, ou encore Adıyaman ; ils sont en général envoyés dans les « régions touchées par le terrorisme » (terör bölgeler) où ils disposent de puissants moyens matériels (blindés, hélicoptères). Ils sont également spécialistes de l'infiltration, de la défense des bases militaires et des opérations de commando. Lorsqu'on parle, dans les médias, d'un affrontement concernant une gendarmerie, dans le sud-est, il ne faut pas imaginer comme en France une petite caserne avec une dizaine de gendarmes bonasses. Il s'agit de puissantes forteresses abritant une unité de JÖH, conçues pour dominer la région comme on domine un pays conquis (voir sur ce blog « Casernes, cimetières, statues »)
Les policiers recrutés pour les PÖH remplissent les mêmes fonctions, tout en étant plus souvent employés pour lutter contre le « terrorisme » dans les villes. JÖH et PÖH sont aussi anciens que la guerre contre le PKK. En 2015-2016, ils ont été les principaux acteurs des opérations de siège et de destruction des villes ou quartiers kurdes du sud-est (Lice, Diyarbakır, Sırnak, Idil...). Dans les lourdes opérations anti-kurdes d'aujourd'hui, le pouvoir compte bien plus sur ces unités spéciales, qui ne dépendent pas du ministère de la défense, que de l'armée elle-même.
En effet les membres de ces forces spéciales n'ont rien à voir avec les appelés du contingent. Ce sont des professionnels, des spécialistes, relativement âgés, expérimentés, aguerris, des tueurs, souvent recrutés dans les milieux d'extrême-droite : parti MHP, mouvements de Loups gris (Bozkurt) et d' « idéalistes » (ülkücü). Ils sont très populaires actuellement en Turquie car considérés comme les protecteurs du pays contre le PKK et tous les dangers de déstabilisation provenant de Syrie et d'Irak.
« Tekbir », profession de foi devenue slogan de l'islam politique
Tekbir, mot formé par l'accolement de deux quasi-synonymes signifiant « unique » (tek) et « un » (bir) est à proprement parler une profession de foi de l'islam, proclamant en une formule abrégée l'unicité de Dieu. Elle est associée à l'autre profession de foi bien connue, toujours formulée en arabe, Allah-u Akbar, « Dieu est grand », qui en Turquie se prononce Allahüekber. Le développement de l'islam politique a fait de ces professions de foi religieuses des slogans politiques lapidaires. En Turquie, ils ont longtemps été des expressions d'opposition sous le kémalisme, accusé d'être un régime « athée » censé réprimer la liberté religieuse. Au cours des rassemblements de protestation, lorsqu'un meneur prononce le mot « tekbir », la foule répond par « Allahüekber ». Souvent, la profération du slogan est accompagnée d'un geste, l'index tendu vers le ciel, signe de l'unicité. Dans l'imaginaire et le catalogue des représentations politiques figure le stéréotype de l'islamiste, forcément barbu et vêtu d'une djellaba, tendant l'index en proclamant le tekbir. Mais cette représentation est également une réalité, celle de la meute des incendiaires de Sivas, le 3 juillet 1993, contemplant avec joie l'hôtel Madımak en feu où 37 personnes ont trouvé la mort ; ou celle de la grande manifestation islamiste du 11 mai 1997 sur la place de Sultanahmet à Istanbul (voir également mon article « La caricature d'islamistes et ses limites »).
Sur les photos ci-dessous, extraites de Milliyet du 12 mai 1997, apparaissent tous les attributs de l'islam politique tels qu'ils sont proférés et brandis dans les manifestations. Parvenus sur la coupole d'un turbé (monument funéraire) de la place de Sultanahmet à Istanbul, ces protestataires font des gestes de la main qui traduisent à la fois l'islam politique et ses alliances, et donc la perméabilité des courants politiques. Car si deux hommes font le geste du tekbir en levant l'index, un autre, au centre, fait de la main gauche le geste du loup gris (majeur et annulaire joints au pouce, index et auriculaire dressés), symbole des ülkücü et du parti d'extrême-droite MHP. Des jeunes gens déploient des bannières, verte et blanche, portant des versets du coran en arabe (que la presse laïque désigne à l'époque avec mépris « de l'écriture arabe »). A gauche, un autre jeune s'apprête à déployer un drapeau national (il y en eut beaucoup ce jour-là) revendiquant la légitimité du mouvement, et son appartenance pleine et entière à la nation. Ainsi sont rassemblés l'islam politique radical et l'ultra-nationalisme, unis dans la foi religieuse et la nation turque, tous racistes et xénophobes.
Sur la photo de droite, un jeune manifestant barbu, vêtu d'un sarık (turban blanc) et d'une cüppe (vêtement long ouvert), est interpellé et emmené par deux policiers en civil, puisqu'il contrevient à la loi sur l'habillement (Kılık ve kıyafet kanunu, 1925, qui interdit le port de ces vêtements sauf pour les religieux). Cette image semble relever d'un passé lointain, ainsi que le statut du tekbir/Allahüekber comme signes de protestation politique.
Des manifestants du 11 mai 1997, place de Sultanahmet à Istanbul (Milliyet, 12 mai 1997). Cliquer pour agrandir
2015, « Tekbir » est au pouvoir
Car, désormais, la situation s'est renversée ; ce sont les « forces de sécurité » qui profèrent ces mots, devenus les mots du pouvoir, le pouvoir le plus brutal. Les signes annonciateurs n'ont pas manqué. Durant toute la dernière décennie du XXe siècle, et d'autant plus souvent que l'islam politique se renforçait, l'armée et la police ont multiplié les mises en scène pour démontrer que la laïcité n'est pas l'athéisme, et ont convoqué la presse pour photographier des hommes politiques, des militaires de tous rangs et des policiers en attitude de prière. Jamais la presse conformiste, à ma connaissance, n'a formulé la moindre objection à de telles entorses à la laïcité des institutions étatiques. Les images de militaires, de policiers en prière, étaient devenues des stéréotypes censés rassurer les musulmans pratiquants. Or, loin d'amener ceux-ci vers la laïcité, cette manœuvre les ont confortés dans leur conviction : la nation turque est assurément musulmane.
Après ces rappels nécessaires, nous pouvons revenir aux « équipes spéciales » de la décennie 2010.
De 2013 à 2015, un processus de recherche d'une solution pacifique est à l’œuvre, qui est brusquement interrompu en été 2015, par l'attentat meurtrier de Suruç, suivi par l'assassinat de deux policiers par le PKK, à Ceylanpınar, qui fut le prétexte à l'arrêt du processus de négociation et au déclenchement d'une répression d'une ampleur nouvelle. En juin, les élections générales avaient été un succès sans précédent pour le parti HDP, pro-kurde (80 sièges à l'Assemblée). Mais cet échec relatif du pouvoir l'a amené à annuler le scrutin de juin et convoquer de nouvelles élections pour le 1er novembre. Entre-temps, la répression avait frappé le parti, ses militants, ses dirigeants, mais, malgré tout, il remportait encore 59 sièges à l'Assemblée. Mais à partir de la fin de 2015, le pouvoir a entrepris de « reconquérir » les villes ou les quartiers administrés par le HDP, et où le PKK avait créé des « zones libérées » défendues par des fossés et des barricades.
Cette reconquête a atteint un degré de sauvagerie inouïe, par la mise en œuvre de mesures de couvre-feu (interdiction absolue de sortir de chez soi) qui ont duré des semaines. Les immeubles, les quartiers entiers ont été attaqués par les « forces spéciales », notamment au mortier. Les habitants n'étaient pas autorisés à évacuer les blessés à l'hôpital, ni même à évacuer les morts. Toutes les villes du sud-est de la Turquie ont été touchées. Puis, de nombreux quartiers ont été rasés, le cas le plus révoltant étant la vieille ville de Sur, centre historique de Diyarbakır, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Dès cette époque, on remarquait parmi les inscriptions et slogans laissés sur les murs par les « forces de sécurité », des slogans religieux. La reconquête était vue comme une Fetih, c'est-à-dire une extension du domaine de l'islam, comme si la population des quartiers et villes conquises n'était pas musulmane. De fait, par les slogans qui commençaient d'être utilisés, les forces de l'Etat insinuaient que les Kurdes du HDP et du PKK ne sont pas de vrais musulmans et qu'il est légitime de les combattre d'un point de vue religieux. Cette idée a été développée dès les années 1970 par des penseurs de la synthèse turco-islamique comme Ahmet Arvasi : la Turquie étant le porte-drapeau de l'islam, ses ennemis ne peuvent être de bons musulmans. Il est facile de faire circuler une perception des soutiens du PKK et du HDP, et des Kurdes en général, comme étant des « athées ». D'ailleurs, selon le prêt-à-penser nationaliste, PKK et HDP, ainsi que les enclaves kurdes d'Afrin et du Rojava, sont soutenus par les forces impérialistes occidentales, des forces de « mécréants » (gavur), les mêmes qui avaient occupé Istanbul et l'Anatolie en 1919...
Le quartier de Sur, la ville ancienne de Diyarbakir. Photos extraites de l'album https://www.egehaber.com/diyarbakir-sur-dan-yikim-goruntuleri-p4-aid,3597.html#galeri
« Tekbir », un nouveau rituel guerrier
Il n'est donc pas étonnant que ces « victoires de l'islam », désormais, se concluent par la profération du tekbir. La chose est nouvelle, en tout cas dans son caractère systématique. Les agences de presse et les médias, probablement convoqués par les états-majors, en rendent compte, sur papier et sur Internet, avec photos et vidéos.
Ce genre de scène se répète couramment. La presse les rapporte avec une mention spéciale pour la profération du tekbir par les forces de sécurité, signe que ce rituel étonne encore, et que ce n'est qu'un début.
Ainsi au cours de l'opération de « reconquête » des villes tenues par le HDP, le site mynet.com rendait compte le 17 novembre 2015 de la célébration d'une victoire, une victoire de l'islam. Les policiers du PÖH venaient d'achever le « nettoyage » d'Idil (Hezex, département de Sırnak). Cette petite ville s'était dotée, en 2014, avec 79 % des suffrages, d'une municipalité BDP (Parti de la paix et de la démocratie, allié du HDP) ; aux élections présidentielles, la même année, Erdogan n'y avait obtenu que 19 % des voix.
Au cour de l'été 2015, comme dans les autres villes kurdes, les quartiers les plus politisés s'étaient protégés par des défenses. Mais aux petites heures du 16 novembre 2015, les PÖH les ont repris avec leurs blindés après un combat de trois heures. Selon mynet.com les policiers se sont rassemblés ensuite dans la cour de la sous-préfecture pour l'observation d'un rituel national-religieux : diffusion d'une chanson nationaliste très populaire, Türkiyem (« Ma Turquie ») qui est par ailleurs utilisée comme hymne par le MHP au cours de ses campagnes électorales, et dont l'auteur, Mustafa Yıldızdoğan, est proche des ülkücü. Puis, les policiers ont proféré des tekbir et tiré en l'air des rafales de mitraillette.
La répression administrative a suivi. Comme dans 27 autres villes, le 11 septembre 2016 la municipalité BDP a été dissoute et Idil a été mise sous tutelle de l'Etat. Un an plus tard, le nombre de mises sous tutelle s'élevait à 99 municipalités.
On pourrait penser que le rituel observé à Idil n'était qu'une manifestation spontanée, une réaction de joie et de soulagement après les combats. Il n'en est rien, et le même rituel se déroule également à froid au cours de cérémonies officielles. Le 30 janvier 2016, le quotidien réactionnaire Yeni Safak rapportait que la cérémonie de clôture de la session de formation des PÖH, au centre d'entrainement de Merzifon, s'était terminée par la profération du tekbir, d'une seule voix, par les 400 nouveaux diplômés .
De même qu'à Idil, le 3 avril 2016, l'opération de « nettoyage » de Yüksekova (Gever), tout près de la frontière iranienne, s'est terminée dans la cour du poste de commandement, par des tekbir et des rafales tirées en l'air, après que le commandant a chanté une marche évoquant le siège de Vienne par les Turcs : « Nous avons l'estime du Prophète ! Nous avons écrasé l'ennemi ! Nous sommes arrivés aux portes de Vienne ! Sur fond rouge sang, avec l'étoile et le croissant blancs, tel est notre drapeau, notre drapeau sacré ! ».
Le « tekbir », tout comme le tir de rafales en l'air, fait partie du rituel de victoire, ou de préparation au combat. Il n'y a guère matière à plaisanter, mais on pourrait poser l'équivalence tekbir = rafale de mitraillette ; plus crument, le tekbir promet la rafale de mitraillette.
L'événement est également relaté sur la page Facebook des PÖH, sur un post en date du 2 mai 2016, agrémenté de onze photos ; cette source policière confirme que les unités ont proféré des tekbir, prononcé des prières et pour finir le « serment des commandos » ; après quoi leur commandant leur a recommandé : « Ayez à l'esprit le mot de notre Prophète à Hamza [l'oncle de Mahomet] : 'Marche doucement Hamza. Marche en majesté ; et de la sorte, tu feras peur même à la mort. Que Dieu vous accorde aide et soutien ».
« Tekbir », le coran, le drapeau
Ainsi, lorsque nous en arrivons à l'opération « rameau d'olivier » de 2018 contre Afrin, le rituel est rodé. Le site yenidenhaber.com rend compte le 22 février d'un cérémonial semblable à Konya, dans la cour de la Direction de la sûreté, lors du départ des PÖH pour la Syrie : le tekbir est proféré en présence des familles et des enfants des écoles. Les policiers le répètent encore en montant dans les autobus. Aux fenêtres des écoles situées sur le parcours, les enfants, « les larmes aux yeux », agitent des drapeaux.
Le même jour enfin, une même cérémonie se déroulait dans la cour de la Sûreté d'Erzurum, pour le départ de vingt policiers des PÖH, en présence des autorités de la ville, de nombreux policiers, des familles, « de nombreux citoyens » et d'écoliers. Après le sacrifice d'un bélier, un policier a lu un poème de sa composition. Félicitant ces policiers d' « apporter la paix et la tranquillité à Afrin », le préfet a félicité les « héros d'Erzurum » qui partaient à Afrin pour faire cesser la guerre et empêcher le sang et les larmes de couler. A nouveau, au moment de monter dans l'autobus, les policiers et l'assistance ont, d'une seule voix, proféré des tekbir. A Antep, 70 commandos de gendarmes des unités spéciales (JÖH) venues d'Adıyaman ont été accueillies par le public, dans l'enthousiasme, dans le parc Recep-Tayyip-Erdogan. Les gens, venus avec leurs enfants habillés en treillis militaire, souvent un rameau d'olivier ou un drapeau en main, leur ont ont offert des exemplaires du coran et des drapeaux. Le sous-préfet a déclaré aux membres des commandos : « Je vous offre un exemplaire du coran qui vous protégera mieux qu'une cuirasse. Mon Dieu ! Puisse ce drapeau flotter fièrement très bientôt sur Afrin ! Que Dieu vous aide et vous conforte ! ». Grâce au zèle des médias fidèles à Erdogan, comme Takvim, on peut observer de tels rituels un peu partout dans le pays : à Mus le 22 février, à Rize (sur la mer Noire) le 12 mars.
En même temps que se déroule cette guerre inique contre des alliés de pays occidentaux, mais qui laisse ceux-ci sans réaction, nous assistons au triomphe du nationalisme turco-islamique, plébiscité par les foules réunies durant la mobilisation, mais aussi mis en forme, avec ses paroles, ses slogans, ses objets rituels. Un rite qui devient, au cours des mois de février et mars 2018, extrêmement répétitif, au point que les titres des dépêches ne varient que par le lieu de l'événement. Un mot, le tekbir ; quelques paroles d'invocation à Dieu qui appellent chaque fois un « Amin » pour réponse ; deux objets, le coran et le drapeau.
Tous ces éléments, exactement, sont réunis dans les visites de condoléances effectuées par le président Erdogan à des familles de policiers ou militaires tués en Syrie. Après les paroles d'usage, Erdogan prononce des versets du coran, puis, en unisson avec les hommes de la famille, profère le tekbir. Enfin, il offre au père du défunt un coran et un drapeau... (Takvim, 13 mars 2018).
Dans l'article suivant, je détaillerai à partir de documents récoltés Facebook, les valeurs au nom desquelles ces héros vont « apporter la paix » à Afrin.
(à suivre)
Sources
16 novembre 2015, « Özel harekat polisleri tekbir sesleri ile gövde gösterisi yaptı » (Les policiers des unités spéciales manifestent leur joie par des tekbir) http://www.mynet.com/haber/yasam/ozel-harekat-polisleri-tekbir-sesleri-ile-govde-gosterisi-yapti-2188389-1.
30 janvier 2016, « Özel harekat polisleri tekbirlerle mezun oldu » (Les policiers des unités spéciales reçoivent leur diplômes en proférant des tekbir), Yeni Safak, https://www.yenisafak.com/video-galeri/haber/ozel-harekat-polisleri-tekbirlerle-mezun-oldu-2077058
3 avril 2016, « Özel harekat Yüksekovayı böyle inletti » (Comment les troupes spéciales ont vaincu Yüksekova), aksam.com http://www.aksam.com.tr/guncel/ozel-harekat-yuksekovayi-boyle-inletti/haber-503841 et http://www.ensonhaber.com/ozel-harekat-yuksekovada-mars-okuyup-tekbir-getirdi-2016-04-03.html.
2 mai 2016, page Facebook des özel harekat (https://www.facebook.com/Polis-%C3%96zel-Harekat-857696017573931/).
7 décembre 2017, « Özel harekat polisleri tekbir sesleri ile gövde gösterisi » (L'opération se termine par une manifestation et des “tekbir“ », Mynet.com, http://www.mynet.com/haber/yasam/ozel-harekat-polisleri-tekbir-sesleri-ile-govde-gosterisi-yapti-2188389-1.
13 février 2018, « Cumhurbaskanı Erdogan taziye ziyareti » (Le président Erdogan en visite de condoléances), https://www.takvim.com.tr/guncel/2018/02/13/cumhurbaskani-erdogandan-taziye-ziyareti
22 février 2018, « Konya'da Özel harekat polisleri tekbirlerle Afrin'e ugurlandı » (Les policiers des unités spéciales en partance pour Afrin ont été honorés par des tekbir), http://www.yenihaberden.com/konyada-ozel-harekat-polisleri-tekbirlerle-afrine-ugurlandi-409508h.html.
22 février 2018, « Afrin'e giden özel birlikleri yüzlerce kişi böyle karşıladı » (Voici comment sont accueillies les unités spéciales en route pour Afrin), Beyazgazete, https://erkhaber.com/haber-ozel-harekat-polisleri-dualar-ve-tekbirlerle-ugurlandi-13270 ainsi que https://www.dailymotion.com/video/x6f4kwj
22 février 2018, « Afrin'e giden Özel birlikleri yüzlerce kisi böyle karsıladı » (Des centaines de personnes ont accueilli les unités spéciales en route pour Afrin), http://beyazgazete.com/video/webtv/guncel-1/afrin-e-giden-ozel-birlikleri-yuzlerce-kisi-boyle-karsiladi-498922.html.
22 février 2018, « PÖH'ler Agrı'dan Afrin'e ugurlandı » (A Agrı, hommage au PÖH en partance pour Afrin), https://www.takvim.com.tr/webtv/video-haber/video/pohler-agridan-afrine-ugurlandi.
22 février 2018, « Sevkiyat » (Enthousiasme [à Mus]) https://www.takvim.com.tr/guncel/2018/02/22/sevkiyat
13 mars 2018, « Rize'de PÖH'ler Afrin'e ugurlandı » (A Rize, hommage aux PÖH) https://www.takvim.com.tr/guncel/2018/03/12/rizede-pohler-afrine-ugurlandi.
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